Publié par CEMO Centre - Paris
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Dr Abdelrahim Ali
Dr Abdelrahim Ali

11 ans depuis janvier : que s’est-il passé ? (3-3)

vendredi 28/janvier/2022 - 04:42
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A l’occasion du 25 janvier

 

Abdelrahim Ali écrit:

 

11 ans depuis janvier : que s’est-il passé ? (3-3)

 

Les vérités anciennes continuent de susciter l’étonnement

Washington a choisi le Qatar pour devenir le soutien de l’activité des Frères de tous les pays de la région.

Doha a accueilli 4 délégations de chefs du groupe d’Egypte, de Syrie, d’Afrique du nord et d’Arabie saoudite de 1954 à 2011.

Le dirigeant frériste qatari Jassem Sultan a présidé le projet de la renaissance dans une initiative qatarie de déclarer l’allégeance au groupe.

Le pédiatre Hicham Morsy, mari de la fille d’al Qardawi, a fondé un centre qu’il a appelé « Académie du changement ».

Doha a soutenu la révolution libyenne contre Qaddafi par les fonds et les armes et ses avions ont participé aux raids aériens des forces de l’Otan.

Moustapha Abdel Galil : le succès de la révolution libyenne revient largement au Qatar… il a dépensé des milliards de dollars et investi 10 milliards.

Secret : une lettre américaine en 2006 : le régime égyptien se prépare à la mort, et il faut accélérer sa mort ou l’achever après qu’il ait été blessé grièvement

La politique des « mille blessures en Egypte » : plan américain préparé contre le Caire.

Le général Anan : le numéro deux du commandement de l’armée américaine m’a dit après les réunions du 23 janvier 2011 : éloignez l’armée du mouvement des jeunes de la rue et ne vous opposez pas à ces manifestations car la fin du régime de Moubarak est une question de temps.

 

11 ans sont passés depuis les événements du 25 janvier et ces événements continuent d’être les plus flous dans l’histoire de l’Egypte, et lorsqu’on essaie de lire cette grande quantité d’articles et de livres et de recherches publiés par diverses parties, on ne comprend pas ce qui s’est passé, mais moi, en tant que chercheur je peux vous dire avec la conscience tranquille que les Egyptiens ont été victimes de la plus grande duperie de leur histoire, s’agissant de la réalité de ce qui s’est passé ces jours. 

Avant d’entrer dans l’analyse de cet événement je voudrais éclaircir mon point de vue sur l’évaluation scientifique de ce qui s’est produit de cette façon

Je ne pense pas que les événements de janvier 2011 aient été une révolution au sens scientifique et réel de la révolution, et ce n’était pas un complot au sens scientifique et réel du complot.

C’était une révolte populaire pour laquelle toutes les circonstances objectives en termes de corruption et d’injustice étaient réunies, mais elle n’est jamais arrivée au niveau de la révolution.

Car pour que la révolution arrive, il faut deux facteurs :

Une circonstance objective : l’existence d’un état d’insatisfaction populaire des politiques du régime arrivant à une impasse et cela existait en janvier 2011

Et une circonstance autonome : l’existence de forces politiques et sociales capables de diriger un mouvement populaire vers la réalisation des intérêts supérieurs de la nation et des masses et cela n’existait pas au moment des événements de janvier.

Et toute atteinte à cette équation changera le concept de révolution complètement.

 

Si la circonstance objective change, nous l’appelons adolescence politique de forces politiques non conscientes ou saut dans le vide ou ???

Et si la circonstance autonome change, comme dans les événements de janvier, on appelle ça révolte qui n’arrive pas au niveau de la révolution, et c’est cela qui a conduit à la récupération de la révolte de janvier par les Frères et leurs alliés.

 

 

J’ai suivi les événements de près, et j’ai su depuis le premier instant que le régime n’allait pas tenir face à la colère des Egyptiens, parallèlement à un plan de certaines parties de semer le désordre dans cette région perturbée du monde, pour rectifier les erreurs du plan de partition Sikes Picot de la fin de la Seconde guerre mondiale.

Mais cette fois-ci, sur le terrain de la paix et des intérêts communs, un plan minutieux a été élaboré pendant longtemps avant janvier 2011.

Et durant les dernières années nous avons mené un combat dur sur deux niveaux :

Le premier niveau : politique, qui part du refus total de la trahison de la patrie, ou de sa vente aux enchères internationales.

Dans ce cadre, nous nous sommes tenus contre ceux qui ont voulu transformer la vague de colère des Egyptiens sur les places en activité de sabotage visant à disloquer ses institutions nationales pour transformer le pays en région molle que l’on pourra composer facilement selon la volonté des planificateurs.

On n’a pas renoncé à utiliser tous les moyens possibles pour défendre la patrie.

Nous avons beaucoup enduré, accusations et procès, intimidations, allant jusqu’à la tentative d’assassinat, moral et matériel, mais nous n’avons pas reculé, et avons même persisté et en sommes arrivés à un affrontement sur la scène internationale dans les capitales d’Europe, Paris Londres, Munich Bruxelles et Strasbourg.

Le second niveau : des études scientifiques du phénomène… Phénomène du printemps arabe et exploitation des forces intérieures et extérieures hostiles au contexte du développement naturel de nos sociétés, Nous savions qu’une partie de ce combat tournait sur la terre, mais la plus grande partie pariait sur le kidnapping de la conscience collective des Egyptiens, et nous avons continué notre travail de recherche avec objectivité sans partir d’idées préconçues, nous avons essayé de savoir ce qui s’était passé durant les 18 jours des événements, mais il fallait aussi chercher ce qui s’était passé avant et après ces événements en Egypte et en dehors

Car les événements du 25 janvier n’étaient pas isolés de ce qui se passait dans le monde à propos de l’Egypte.

Je sais que notre résultat ne plaira pas à beaucoup, et sera une surprise pour d’autres, mais c’est notre résultat.

J’ai abordé dans le chapitre précédent les plans de l’agenda occidental dans la région, et qui n’est pas isolé des événements du 25 janvier, et de tout ce qui s’est passé dans d’autres pays arabes, et cela en dessinant les cartes de la région, et en la divisant, et soutenant le Printemps arabe.

On a présenté nombre de plans qui ont commencé après la victoire d’octobre 73 et la tentative de briser les armées arabes, et en particulier égyptienne, et le projet Bernard Lewis de briser l’unité constitutionnelle des pays arabes, et de démanteler les pays d’Afrique du nord, la péninsule arabe la Syrie, le Liban et la Jordanie, et détruire les facteurs de tout projet de création d’un Etat palestinien.

On a révélé la coopération américaine avec les Frères et la reconnaissance d’un papier de recherche américain de coopération du président Obama avec le groupe, jusqu’à la révolution du 30 juin qui a mis fin à ce plan.

Nous avons aussi abordé l’histoire secrète des relations entre les Américains et le groupe des Frères et les rencontres qui ont eu lieu entre les chefs du groupe et des responsables américains et qui sont restées secrètes jusqu’à l’invasion américaine de l’Irak en 2003.

Nous avons examiné les détails de l’organisation des rencontres que le président frériste Mohammad Morsy a organisées et d’autres rencontres sous couvert d’un groupe de chefs fréristes, et de chefs de partis islamistes dans des pays arabes.

Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous abordons les soutiens étrangers pour exécuter les plans américains dans la région et le choix du Qatar pour cette mission, et comment tous les plans américains pour épuiser l’Egypte ont échoué.

 

Les agents des Américains dans la région

Il fallait des agents dans la région pour aider, protéger et financer les plans américains, et le choix est tombé tout de suite sur le Qatar pour jouer ce rôle, et ensuite, la Turquie. Pourquoi donc le Qatar ?

 

Deuxièmement : pourquoi le rôle qatari ?

Les Américains cherchaient un incubateur à l’organisation qui serait leur agent pour exécuter leurs plans sur le terrain, surtout en cas d’échec du plan durant l’exécution.

Un soutien qui a des relations historiques avec l’organisation et des relations étroites avec l’Amérique et des ambitions illégitimes qui ont besoin de grandes puissances pour les réaliser et le choix s’est arrêté sur le Qatar, mais pourquoi lui ?

La presqu’île qatarie a connu très tôt les Frères musulmans lorsqu’elle accueillit les premières vagues d’émigrants d’Egypte après les événements du combat amer avec Abdel Nasser en 1954, et la seconde vague après le massacre de Hama en Syrie en 1982, quant à la troisième vague, elle est venue d’Afrique du nord, dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, suite au conflit entre les gouvernements de ces pays et les islamistes, lorsque l’armée algérienne a interrompu le processus électoral où le Front islamique du salut avait remporté la majorité. Zein al Abdine ben Ali a pris la place de Bourguiba et Qaddafi a renversé les islamistes en Libye suite à l’échec de son projet « Le régiment islamiste au Sahara africain » et son obtention de l’influence souhaitée par l’argent à l’intérieur des palais des présidents et des chefs de tribus de la région.

Et la quatrième vague d’islamistes vers le Qatar est venue d’Arabies saoudite, qui a resserré l’étau autour d’eux après le 11 septembre 2001, et avant ça, les explosions terroristes en Arabie saoudite elle-même, qui ont prouvé que la plupart des terroristes de ce jour étaient saoudiens ou avaient des liens avec des instances saoudiennes.

Le premier pas a été la création du Forum du dialogue américano-islamique en 2004 sous la tutelle du ministère qatari des Affaires étrangères, et ce Forum est devenu un lieu annuel de rencontre des responsables américains, dans tous les spectres de l’islam politique, pour préparer au choix du partenaire islamique pour la stratégie américaine au moment opportun.

A été fondée aussi au Qatar l’Union internationale des ulémasmusulmans présidée par Youssef al Qardawi, qui était lui-même l’un des réfugiés fréristes au Qatar depuis des dizaines d’années, mais son rôle politique n’allait pas rester indépendant jusqu’à la fin, et il allait défendre les intérêts qataris partout et en tout temps.

 

Le Qatar et le projet de la renaissance

Le gouvernement qatari fonda le « Projet de la renaissance » 

de formation, de publication, de colloques et de conférences et confia sa direction à Jassem Sultan, le contrôleur général du groupe des Frères au Qatar, mais après que le groupe eut décidé de se dissoudre sous prétexte que le gouvernement qatari appliquait spontanément le programme du groupe, et aidait Sultan lui-même à diffuser ce programme dans tous les pays islamiques, par le biais des branches du groupe des Frères qui s’y trouvaient, et en tête le groupe mère en Egypte. Et vous souvenez-vous que le projet proposé par les Frères d’Egypte comme base de leur propagande électorale s’appelait le projet de la renaissance ? Même s’ils sont revenus et ont dit que ce projet n’existait pas !

Le Centre Jassem Sultan de la renaissance a invité la plupart des chefs des Frères égyptiens pour les former au travail par le biais des organisations démocratiques au lieu de se centrer sur l’infiltration dans la société pour dominer, et deux fréristeséminents ont été formés par l’ex-contrôleur général du groupe des Frères au Qatar : le pédiatre Hicham Morsy de nationalité britannique et gendre du Dr Youssef al Qardawi, qui a fondé à son tour le centre « Académie du changement » à travers laquelle il a joué un rôle essentiel dans la révolution de janvier en Egypte, après que les Frères eurent décidé de la rejoindre. A été aussi formé au programme de la renaissance de Sultan Ali al Salabi, que le Washington Post a qualifié de véritable artisan des organisations du pouvoir en Libye après la révolution. Il a vécu plusieurs années au Qatar, et est un élève de Qardawi, et a déclaré qu’il a demandé l’aide du Qatar durant les premiers jours de la révolution libyenne.

 

Les Frères, le Qatar et le Printemps arabe

Craintes légitimes de la relation du Qatar avec les Frères

Il y a un état de flou qui entoure la relation du Qatar avec les courants islamistes montants avant et après les événements du Printemps arabe en général, et en particulier les Frères musulmans en Egypte, et cette relation suscite des craintes légitimes sur sa nature. Alors que le Qatar cherche à dominer les capacités de la nation, et à exploiter les circonstances économiques que traversent la région et l’Egypte pour exécuter ses plans et convoitises vis-à-vis de l’Egypte.

Car le Qatar a traité avec les événements du Printemps arabe d’une manière totalement différente des autres pays du Golfe qui ont craint la contagion, car ils étaient convaincus de l’existence de complots ou de l’absence d’intention nationale dans les appels au changement. Le Qatar a ainsi lancé ses appels au changement par le biais de son outil médiatique et par le soutien matériel et international.

Cela apparaît clairement dans la relation entre l’Etat du Qatar et le régime tunisien et à sa tête le parti Al Nahda. C’est ainsi que le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafiq Abdel Salam était président de l’unité d’études et de recherches du Centre al Jazira à Doha, et son beau-père, Rached Ghanouchi, est le président du Parti al Nahda appartenant au groupe des Frères de Tunis.

De même, la politique étrangère du Qatar a connu un grand changement s’agissant de la façon de traiter avec la révolution libyenne soutenue par Doha en fonds et en armes. Et ses avions ont participé aux raids aériens des forces de l’Otan contre la Libye, et ses forces terrestres se sont déployées en Libye, et ont contribué avec l’opposition libyenne au combat contre les forces de Qaddafi.

Et cela est plus clair dans les déclarations de Moustapha Abdel Galil président du Conseil national de transition libyen, qui a affirmé que le succès de la révolution libyenne revenait dans une large mesure au Qatar, indiquant que le Qatar avait dépensé près de 2 milliards de dollars en Libye, et que les investissements qataris en Libye atteignaient 10 milliards de dollars, et qu’il avait signé de nouveaux accords avec la Libye de 8 milliards de dollars en pleine guerre.

 

Intervention claire contre Mahmoud Jibril

Le Qatar a fait des efforts pour empêcher le politique nationaliste libéral Mahmoud Jibril de diriger le gouvernement provisoire malgré la victoire de la coalition qu’il a réunie à la majorité des sièges du Congrès national libyen. La raison, outre la garantie de l’influence qatarie en Libye, est l’absence de la formation d’un gouvernement n’appartenant pas à l’islam politique, mais aux nationalistes et aux libéraux, dans un pays riche en pétrole comme la Libye, pouvant soutenir les nationalistes et les libéraux dans les autres pays du Printemps arabe, en particulier l’Egypte, face au soutien qatari aux islamistes, ce qui laisse prévoir l’effondrement rapide de la stratégie du lien américain constructif avec les Frères musulmans.

Quant à la relation avec la Syrie, le désir qatari de renverser le régime du président syrien s’explique par la volonté d’établir un autre régime présidé par le groupe des Frères syriens, qui est un but soutenu par la Turquie aussi, outre le fait de permettre aux groupes extrémistes comme Daech et Jabhat al Nasra d’étendre leur influence en Syrie.

 

Le Caire : la voie vers le 25 janvier 2011

En 2006, soit cinq ans avant le début du Printemps arabe, l’ambassadeur américain au Caire Francis Richardoni envoya un télégramme au Département d’Etat sous le titre « Secret » : le télégramme fut envoyé alors que les dirigeants américains décrivaient l’Egypte comme « l’Etat ami et l’allié stratégique » !

Le télégramme disait : « Le régime égyptien s’apprête à mourir et il convient d’hâter sa mort ou de l’épuiser en lui infligeant mille blessures. Et d’ajouter : de toute façon, il ne sera pas possible de réaliser un grand progrès démocratique tant que Moubarak sera au pouvoir, et pourtant, son pouvoir cruel donne le temps de préparer la société civile et certaines institutions du gouvernement comme étape précédant son départ. Et nous pouvons faire pression pour les changements qui conduiront fatalement à la mort par le biais de mille petites blessures infligées au régime égyptien despotique, en adoptant la politique de la « duperie de masse ».

Et le télégramme indique que l’institution militaire sera un obstacle au changement et il s’attend à l’augmentation de la popularité du groupe des Frères, car ils présentent des services sociaux que le gouvernement égyptien ne présente pas.

 

La transaction de 2005 sous parrainage américain

Ce télégramme a été précédé d’une transaction entre les Frères et le régime de Moubarak peu avant les élections présidentielles de 2005, le gouvernement égyptien étant incapable de limiter l’activité des Frères dans la rue, et dans le cadre d’une surveillance étrangère sévère et de plans étrangers considérant que le moment était venu d’intervenir dans les affaires internes du pays. L’accord avec le groupe comprenait la libération des prisonniers du groupe à condition que les Frères participent aux élections et de ne pas les boycotter.

Et le soutien du groupe à Ayman Nour aux élections présidentielles en lui permettant de gagner plus d’un demi-million de voix visait à réaliser plusieurs buts :

Le premier : transmettre au régime le message que le groupe pouvait influencer toute élection et faire gagner n’importe quel candidat, même si sa popularité n’était pas grande.

Le second : transmettre à l’Occident le message que le groupe croyait aux idées libérales et que cela ne contredisait pas son programme islamique.

Le troisième : la chute de Noeman Gomea président du Wafd, qui s’était opposé au droit des Frères à créer un parti politique.

 

Les débuts du heurt

La relation entre le régime et les Frères commença à se détériorer avec l’affaire des milices d’al Azhar : des étudiants fréristes d’al Azhar ont fait une parade le 10 décembre 2006 en portant des bonnets noirs avec la mention « Tenaces », suite à l’expulsion de 7 étudiants fréristes de l’Université. Les groupes de sécurité ont découvert que les dirigeants des Frères avaient formé des comités organisateurs comprenant les éléments étudiants leur appartenant, en confiant à chaque comité des missions précises dans le but de réaliser une extension horizontale dans les milieux étudiants de l’Université d’al Azhar, ce qui n’était pas convenu entre les deux parties.

 

Les élections du Conseil de la choura 2010

Après l’échec des séances de dialogue entre le groupe et les partis politiques, pour former un front anti-régime, les Frères ont décidé de retourner dans le giron du régime, pour mesurer la capacité de celui-ci au dialogue à nouveau. Le groupe choisit trois députés du Parlement pour participer aux élections du Conseil de la choura, de juin 2010, mais les candidats n’obtinrent aucun siège.

Le groupe sentit la crise et commença à répondre au dialogue avec l’Amérique, sur le renversement du régime et commença à contacter les délégués de Washington en Turquie pour obtenir des directives.

Les directives furent claires : boycotter les élections parlementaires de 2010 et suivre le courant al Baradei auquel s’étaient jointes nombre de forces politiques, et pousser les événements de janvier jusqu’à la confrontation.

 

Les rapports des services d’informations

Les services d’informations égyptiens ont remarqué nombre de mouvements des services de renseignements étrangers en particulier américains, ainsi qu’une activité remarquable des éléments de ces services sur la place Tahrir. Les estimations sécuritaires ont prévu un événement majeur du type de ceux de Tunisie. Ces estimations ont été présentées le 8 janvier 2011, à la direction politique, en présence du maréchal Tantawi. Les rapports des renseignements militaires indiquaient que l’événement pourrait sortir du cadre des manifestations et en arriver à la désobéissance civile, et la direction générale des forces armées donna l’ordre d’élever l’état d’alerte, à partir du 20 janvier 2011.

 

Le 23 janvier 2011

Une mission militaire égyptienne dirigée par le général Sami Anan, chef d’état-major, est partie ce jour-là pour les Etats-Unis, pour assister à la conférence annuelle de coopération militaire égypto-américaine. La visite devait avoir lieu en octobre, et avait été repoussée à cause des élections du Parlement qui exigeaient une protection des forces armées. Le général Anan fut surpris au moment du départ de l’aéroport en voyant le numéro deux du commandement général de l’armée américaine Anan a affirmé que l’homme lui a dit : « éloignez l’armée du mouvement des jeunes de la rue et ne vous opposez pas à ces manifestations car la fin du régime de Moubarak est une question de temps ».

Anan n’a pas compris que tout était prêt et que les acteurs principaux avaient lancé le plan.

Le rôle de chaque participant aux événements avait été préparé avec précision, les Frères, al Baradei, 6 avril.

Ces familles simples du peuple égyptien sont ainsi sorties par milliers soutenant des slogans exprimant leurs souffrances et leurs aspirations, n’étaient pas en phase avec ces comploteurs, c’est pourquoi le choc a été violent quand on leur a révélé un jour dans l’émission « La Boîte noire » la profondeur et le danger de ce qui se passait.

 

 

 

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